L'ALTAI (25 juin)

Je prends la route vers 8h passée, et elle monte jusqu'à un col à 1700 M . Il y a un curieux édifice pointu qui marque le sommet de ce col, et des marchands de souvenirs et des inévitables tchachlik (comprenez des brochettes) sont en train d'ouvrir leurs boutiques.

La route devient plus sauvage et je m'arrête en permanence pour prendre des photos et du film, mais je crains qu'elles soient insuffisantes à rendre la sensation d'immensité, de ces larges espaces montagneux qui s'ouvrent sur des perspectives chaque fois renouvelées. Ici se mêlent avec bonheur le minéral et le végétal, l'eau et le soleil. De nonchalants troupeaux de vaches paissent une herbe verte et abondante.

Je m'arrêterai vers 13H prés d'une rivière, où d'autres véhicules largement disséminés stationnent déjà. Au bout d'un quart d'heure Frase va se faire adopter par un couple russe qui campe à une trentaine de mètres. Je m'approche pour récupérer ce chien et ils m'invitent ! Ils ouvrent bouteille de vodka et même du champagne . Bref on devient amis, (ces russes sont incroyables), il m'offre un superbe couteau ! Je leur offre une plaque de chocolat français et une mini bouteille de whisky et leur montre les photos de la famille sur l'ordinateur. Ils viennent de Novossibirsk passer le WE dans l'Altaï dont l'air est frais et l'eau pure. Nous nous découvrons collègues de travail avec Alena! On communique avec le petit dictionnaire et c'est un long moment d'amitié impromptue comme seuls savent en offrir les russes. Ça n'existe pas chez nous.

L'après-midi je roulerai vers Aktach, à la recherche des premières pierres dressées. J'attendais beaucoup de ce moment et finalement ce sont des lieux très simples. Je prendrai une vielle dame qui attendait son bus et se résignait à faire du stop, mais il ne sera pas possible de communiquer. Ayant du temps je décide de repartir en sens inverse pour bénéficier d'un autre éclairage et je retrouve le même bonheur des paysages.

Campement N50°38'730 E086°23'554. 933M d'altitude. Il n'y a pas de moustiques.

J'en profite donc pour vous dire un mot de L'Altaï.

C'est un grand massif montagneux qui occupe une grande partie du sud de la Sibérie. Trois pays se le partagent : la Russie, le Kazakhstan et la Mongolie. Administrativement deux républiques le recouvrent. La république de l'Altaï est une steppe montagneuse, de lacs et de montagnes. Il y aurait plus de 7000 lacs ! Plusieurs sommets dépassent les 4000 M. C'est une région très touristique d'autant plus que par une décret présidentiel de 1993 elle a été convertie en zone écologique et économique spéciale.

Mais elle est surtout connue pour les nombreux tertre funéraires datant de plus de 2000 ans et dont les fouilles par les archéologues constituent une source d'information considérable sur les anciennes populations qui ont occupé ce territoire. Une des fouilles les plus connue est celle du tertre de « la petite reine » de l'Altaï qui a donné lieu à de nombreuses publications.

Le peuple Altaïque serait d'origine turque. Les populations sont traditionnellement de rite chamaniste mêlé de diverses légendes et croyances. A la fin du 19 siècle la conquête Russe a été suivie de missions d'évangélisation à la foi orthodoxe. Le bouddhisme est lui aussi arrivé par la Mongolie. Il semble que les conversions aient été très formelles.

 

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