J'ai quitté Lviv avec le regret de ne pas avoir tout vu, mais je commence à saturer. Les pavés ont continué de mettre à mal mes silent-bloc de direction qui maintenant grincent épouvantablement .
Je m'aperçois que ces trois mois de quasi solitude derrière mon volant à observer le monde m'ont rendu plus sensible à la futilité des choses.
Ce soir j'ai trouvé un motel tranquille (200 Uha) et confortable à moins de soixante km de la frontière.
25 août
Arrivé vers 10H en vue du poste frontière ukrainien, j'attends une heure pour entrer sous douane (ci-contre) . Il faut faire viser son passeport à la sortie et la douane prend note de la sortie du véhicule. Puis ouverture de la tente de toit...
Je patiente encore pour arriver au poste Hongrois. Mon passeport Européen ne demande aucun traitement particulier. Par contre le douanier, soupçonneux, commence par me faire ouvrir le capot moteur et je le vois perplexe devant le 6 cylindres plein de sable... Puis il visite l'intérieur, et le chien vient lui faire des léchouilles. Il fait 40°. Frase aimerait bien se promener. Là je sens que le douanier commence à désespérer. Puis il a un sursaut d'espoir en ouvrant mon frigo, qu'il referme avec horreur. Ben quoi ? je transporte trois bouts de fromage Mongol pour faire goûter à ma famille. Certes ça sent un peu, mais avec une vodka bien fraiche ce sera délicieux. Enfin réouverture de la tente de toit, mais quand il comprend que c'est une tente et non un coffre à bagages il est abattu et me fait signe de refermer sans l'avoir visitée.
Enfin je quitte l'enceinte douanière, après 4 heures d'attente et 15 minutes de formalités.
Les routes Hongroises sont quasi sur le modèle français. Mais on doit acheter une vignette à la première station service. C'est électronique, l'immatriculation de la voiture est entrée dans un big-brother et les contrôles se font par caméra. Le carburant coûte… comme vous pouvez voir ci-contre. Je contourne Budapest par un long périphérique et j'arrive sur le lac Balaton vers 19H30. Eh oui j'ai encore gagné une heure ! Il faudra que je fasse le compte du nombre de fois où j'ai changé d'heure. (Merci Martine, la Beuchat a tout supporté) .
Le lac Balaton est dans un site relativement plat. Il est ceinturé par un réseau de résidences et d'hôtels. De joyeux vacanciers s’y ébattent à l’envie. Ambiance de plages bien tenues. Frase ne résiste pas à la tentation de faire quelques brasses dans l'eau.
26 août
Le passage de Hongie en Slovaquie se matérialise par une borne que je ne vois pas. Il faut acheter une autre vignette et l'apposer sur le pare brise. Le pays est ravissant. On escalade des reliefs jusqu'à 550 M qui apportent un peu de fraicheur. Je traverse des petits bourgs bien propres et verdoyants qui invitent à l'arrêt, mais... je roule vers l'Adriatique.
Je fais l'inventaire de ce qu'il faudra réparer sur la voiture. Le pare brise a reçu une pierre du côté de Krasnoiarsk et progressivement il s'est fendu. Les silent-bloc de direction sont fendus et grincent effroyablement. Les feux arrières ont subi un arrachage de fils en Mongolie et la réparation du garage d'UB n'est pas satisfaisante. Enfin ma boite de vitesse fait un bruit de moulin à café depuis pas mal de temps. Et soudain craquement et roue libre en cinquième. Je pense qu'une bague a du casser. Je comprends que je vais terminer le voyage sur quatre rapports de boite !
27 août
J'ai trouvé un hôtel au dessus de Trieste dans une localité qui s'appelle Portoroz (ci-dessous). Je suis toujours en Slovénie. La montagne domine un vaste golf. Tout est construit...
Il me reste 740 Km à faire avant le premier arrêt familial. Demain je tenterai de partir tôt pour traverser l'Italie dans la journée.
28 août
Je quitte mon hôtel à 5H du matin. La température va augmenter progressivement. L'après midi il fait chaud. Je ne peux pas passer la cinquième ! Patience !
Enfin j'arrive à Antibes...
30 août
Je fais les derniers kilomètres vers les Alpilles. Je suis heureux de ce que j'ai fait, et depuis plusieurs jours je pense à repartir l'an prochain. J'adresse un chaleureux merci à tous ceux qui m'ont aidé. Et pour commencer au webmaster Jean-Louis qui caché derrière sa moustache a efficacement œuvré avec patience et discrétion. Au webmaster adjoint Nicolas qui a pris le relai quand il le fallait. A tous ceux qui m'ont fait un cadeau utile, à tous ces amis inconnus rencontrés le long de la route et à qui je pense avec nostalgie. A tous ceux qui m'ont adressé des messages de soutien, à tous ceux qui ont lu mes textes, dont l'intérêt qu'ils ont porté au site est une récompense.
Le vieux portail grince, je coupe le contact. La ballade de 27.419 km est terminée. Frase saute à terre, tout peut recommencer.