Kiev, Laure des catacombes (22 août)

« Laure », le mot arrive directement du grec, on ne s'en étonnera pas ! Λαυρα signifie « conduit », « corridor », « rue couverte », « sorte de bazar ». Le mot décrit bien cet alignement de cellules creusées dans la roche, à quelque distance les unes des autres, dans lesquelles les premiers moines vivaient en solitaires. Ils ne se réunissaient que le samedi soir et le dimanche pour célébrer et manger ensemble.

Antoine de Kiev qui avait appris la vie monastique au mont Athos s'installa au XIème siècle dans les grottes de la falaise escarpée au dessus du Dniepr. Théodose de Petchersk et de nombreux disciples le rejoignirent, donnant naissance vers 1051 au monastère des grottes de Kiev connu sous le nom de Petcherskaïa Lavra (le mot « pechera » signifie « caverne »).

La cathédrale de l'Assomption fut fondée vers 1080. Puis au début du 12ème siècle l'église de la Trinité et le réfectoire. Jusqu'à ce qu’un mur d'enceinte entoure le territoire. Ce qui n'empêcha pas une première destruction par les Tatars en 1240, sa fermeture en 1926, et des destructions très importantes en 1941. Le nom de « lavra » ou « laure » est resté, il désigne aujourd'hui un grand monastère orthodoxe.

Lavra, plan général

Lavra haute, destruction par les soviétiques

Un splendide ensemble d'églises aux coupoles dorées s'étend sur 28 hectares sur les hauteurs de Kiev. Pèlerins et touristes affluent en ce lieu sacralisé par les corps momifiés des moines Antoine et Théodose vénérés dans les grottes calcaires.

Lavra haute, cathédrale de la Dormition

Il est divisé en deux parties, la lavra haute et la lavra basse, cette division semblant correspondre à une question de compétence territoriale entre autorités civiles et autorités religieuses, l'accès au site haut étant payant, l'accès au site bas étant libre.

On pénètre dans la Lavra haute par l'église porche de la Trinité, exemple d'architecture ruthène du 12 ème siècle. (ci-dessus)

fragment de la cathédrale de la Dormition primitive	cathédrale de la Dormition reconstruite
chevet	l’une des chapelles

Le site a subi des destructions considérables. Et la cathédrale « de la Dormition » (ouspensky sobor) a été reconstruite à l'identique en 2000, l'original ayant été détruite au moment du second conflit mondial. Un fragment de la cathédrale originale est d'ailleurs conservé sous un auvent devant la cathédrale actuelle.

Un grand clocher (ci-contre) qui en est éloigné d'une centaine de mètres surplombe la cathédrale du haut de ses 96,5 M.

L'église réfectoire Saint Antoine et Théodose date de la fin du 19ème siècle. Le culte y est toujours célébré, dans un angle de la partie réfectoire qui est orné de fresques remarquables.

Lavra haute – église réfectoire

église réfectoire - intérieur

La lavra basse permet d'accéder dans des passages souterrains où les moines ont été inhumés. Catacombes sombres et étroites. Une petite foule se presse, écoute les explications d'un guide religieux. Dans des sortes d'alcôves sur le coté des cercueils au dessus en verre renferment le corps d'un moine totalement recouvert d'un tissu précieux. Les pèlerins prient en tenant leur cierge dans la main, allant d'une tombe à une autre dans l'espoir d'une guérison.