Quitter Oula Bator peu paraitre simple. Et bien que j'aie suivi ce qui m'a semblé être la bonne voie, je m'égare. Il faudra l'aide (15.000T tout de même) d'un taxi marron pour me rediriger vers une excellente route à travers quelques cloaques et quelques passages bas où je raye mon dessus de toit.
La route goudronnée vers Oulan Oude est confortable et bien signalisée. Je savoure ces derniers kilomètres en Mongolie, dans un paysage très vert parsemé de nombreux gers.
Avant Darkhan se dresse une haute statue de mineur réalisée avec des pièces de métal. Elle rappelle l'importance de l'industrie minière de ce pays.
Un grand Bouddha en cours de rénovation surplombe un moderne rond point à l'entrée de la ville.
Vers 18H j'arrive en vue de Suhbaatar dernière ville avant la frontière. Elle est au fond d'une plaine assez sèche et je me dis que ce serait bien de m'installer pour la nuit sur la seule éminence un peu éloignée couronnée d'un pylône téléphonique.
Alors que je m'apprête à m'installer à proximité des installations, un homme vient à ma rencontre. Il s'agit du gardien de la construction et je lui demande si par sécurité, je peux m'installer à l'intérieur de l'enceinte. Il accepte. Il y a le Nadam du lieu qui se déroule dans cette plaine effectivement propice aux courses de chevaux. Donc beaucoup de gers sont installés le long de la route et de ce qui doit être le tracé de la course. J'en suis éloigné de deux Km.
Le gardien s'appelle Bakhtjan. Il vient du Kirgistan. Il fait probablement partie de ces populations qui ont émigré vers la Mongolie il y a 150 ans et ne se trouvent plus chez elles nulle part.
Il entreprend de préparer du Buuz. Nous parlons par gestes, car il ne comprend que quelques mots de russe. Il est marié, père d'une petite fille et fier de son métier. Au loin on entend les convois ferroviaires qui font la liaison avec la Russie ferrailler dans le soir.
La nuit tombe et la télé passe le film des courses de la journée. Ce sont des galopades au coude à coude dans ces espaces immenses et je songe aux charges de cavalerie tournoyantes inventées par les scythes et qui ont atteint le summum de leur efficacité avec Gengis Khan.
Et arrive soudain un personnage rigolard. C'est un mongol, un ami de Bakhtjan, qui habite un ger un peu plus loin. Je dois à nouveau raconter mon périple, et il est étonné devant la carte mais situe bien les principaux pays. On attaque à la vodka, et là je ne peux pas les suivre, car je ne supporte qu'une très petite quantité. Un kazak, un Mongol, un Français réunis par le hasard et qui trinquent comme de vieux amis ! Les deux compères enchainent blagues sur blagues et je crois comprendre que le mongol dormira là, ayant prêté son ger. Effectivement, de ma tente de toit où j'essaie de dormir j'entendrai de nouveaux visiteurs arriver et repartir pendant la nuit. En plus il pleut !
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