Je n'ai mis que deux jours pour parcourir plus mille kilomètres entre Oulan-Oude et Krasnoiarsk, mais au prix d'une certaine fatigue. La route est irrégulière et des portions en travaux alternent avec des portions en très bon état. Il faut néanmoins éviter de se laisser surprendre par des ornières ou des trous. En arrivant je trouve un excellent hôtel sur la rue Mira c'est à dire dans le centre de la ville traditionnelle.
Je suis intéressé par Krasnoiarsk, car c'était une ville fermée aux étrangers jusqu'en 1993. A coté de cette ville étaient installés des sites sensibles ne figurant sur aucune carte et spécialisés dans l'industrie d'armement. Actuellement des industries civiles sont présentes, notamment on y fabrique des téléviseurs sous une grande marque asiatique.
La ville donne une impression d'opulence, de nombreux magasins et restaurants se côtoient. Certes l'architecture soviétique est présente, mais il y a des immeubles bas assez classiques qui rendent la ville agréable. Et puis il y a le fleuve « Ienissei » que Tchekov comparait à un géant impétueux : 
« L’Iénisséi est un fleuve large, rapide et sinueux, il est beau, plus beau que la Volga … De Krasnoïarsk à Irkoutsk, la taïga s’étend uniformément. Les arbres ne sont pas plus gros que ceux de Sokolniki, mais par contre aucun cocher ne sait où la forêt se termine. On n’en voit pas la fin. Elle couvre des centaines de verstes. Qui vit dans la taïga ? Qu’est-ce qu’on y trouve ? Nul ne le sait. » [Anton Tchékhov, lettre à sa mère, juin 1890]
ci- contre bateau d’exploration de l’Ienissei à coque cousue
Je visiterai le musée régional qui est réputé comme un des meilleurs de Sibérie. Je suis frappé par la présence systématique dans ces musées de figurations de la culture chamanique, photos ou mannequins habillés et largement commentés.
(ci-contre, à droite, détail d’un bâton de Chamane )
 | copie de pétroglyphes représentant une scène chamanique |
La Sibérie a toujours été associée au bagne et à la prison. La muséographie dans ce domaine n'est pas chose facile. Mais un très beau texte qui mériterait une meilleure présentation figure dans ce musée illustré par une sonorisation d'ambiance ferroviaire.
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Parmi les belles églises anciennes : la cathédrale de l'Intercession (en travaux) était à deux pas de l'hôtel, et l'église de la Résurrection qui fut décapitée dans les années 30, retrouva son clocher en 99 ! Mais dominant la ville se trouve une minuscule chapelle, la Tchassovnia qui est dessinée sur les billets de 10 roubles ! De cette éminence on peut observer que, contrairement aux autres villes de Sibérie, celle ci s'étend dans une géographie montagneuse alors que les autres villes sont en général en plaine.
Enfin cette ville est ornée de nombreuses fontaines, mais le temps n'est pas à la baignade.
Demain route vers Novossibirsk, que je compte atteindre tranquillement en deux jours.
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| Krasnoiarsk vu de Karaoulnaia | Pokrovskoe Sobor | |
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| Musée régional : intérieur d’une Isba | maison traditionnelle |
paysages valonnés
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