Le projet est de prendre la voie la plus directe : descendre vers Bulgan, puis suivre la piste vers Dalandzadgad, mais les cartes sont imprécises, il faudra naviguer au gps et en demandant des renseignements dans les gers...
Le soleil matinal nous offre des horizons éclatants de lumière, lavés par le vent de la nuit. Nous partons munis de renseignements qui semblent cohérents. Se renseigner dans les gers est une chose normale dans ce pays où les voies de circulation (à part les grands axes) sont peu fixées. Il y a des traces au sol et on suit celle qui paraît la plus confortable et qui semble aller ou l'on veut aller. Parfois d'autres traces encore usitées ou abandonnées coupent de façon abrupte celle que l'on suit. Il faut anticiper la secousse de leur franchissement. Parfois les voies se séparent, il faut décider de la piste que l'on va continuer à suivre. Parfois on fait du hors piste pour rejoindre le point que l'on s'est fixé.
Un nouveau questionnement dans un ger et deux habitants nous conduisent sur la xième bonne piste. En fait chacun semble avoir la sienne. A partir de là nous sommes dans le désert et il n'y a plus personne sur 120KM!
J'admire des paysages superbes et je suppute aux embranchements. Et à un moment nous devons louper quelque chose, car je me retrouve trop au sud de ma route. Dans ces cas là on en vient à douter de tout. Je reporte les coordonnées gps sur la carte et modifie ma route vers l'est. Je me contrôlerai à plusieurs reprises. Je sens Ataa inquiète. Je me rassure en pensant que j'ai fait le dernier plein à Togrod, que nous avons de l'eau, bref il suffit de ne pas casser et ne pas s'enliser. Justement il y a un zone sablonneuse de trois km à traverser. Je prends soin de ne pas laisser tomber ma vitesse, car c'est du mou.
Vers 11H un petit troupeau annonce la présence d'un ger. On nous confirme que nous sommes dans la bonne direction. Nous avons franchi effectivement 120KM. à travers le Gobi.
Et à midi l'entrée de Bulgan se profile devant nous. A partir de là suivre les 100Km de piste jusqu'à Dalandzadgad c'est très simple.
Cette petite ville est en apparence prospère, les rues sont goudronnées, il y a un théâtre, un musée et un aéroport lié à la présence de mineurs. En effet une partie de l'économie de ce pays repose sur l'exploitation de mines de cuivre et d'or. Le développement minier (270 millions de dollars en 2006) s'accompagne de mouvements de population et de dommages écologiques Les sols exploités sont rarement remis en état obligeant les nomades à trouver de nouveaux espaces. (4000 ha creusés pour trois tonnes d'or). Les quantités d'eau et de bois liés à l'orpaillage amputent le patrimoine écologique.
Salut JF ! merci pour ces explications. Alors ça y est, tu y es dans ces plaines gigantesques et désertes ? ça ne doit pas être évident de conduire seul dans ce genre d'endroit sans s'endormir.... ;-) Fraz est-il content de son voyage aussi ? Quelle température fait-il dans ce coin ? Les photos sont belles, continue ! Bonne route ! Aude
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