Tandis que les tribus nomades Mongoles, parcouraient les steppes en migrant au gré de la renaissance des pâturages, et honoraient les manifestations de l'Esprit dans la nature, le prince Siddharta Gautama, au Royaume de Kapilavastu dans le nord de l’Inde, méditait dans l'ascétisme, sur la souffrance, le vieillissement et la mort. Il prôna la méditation et un mode de vie conduisant à l'éveil des quatre saintes vérités dans un monde où il n’y a pas de séparations distinctes entre ciel et terre, vie et mort, sacré et humain, un monde où tout n’est qu’un, s’inscrivant dans un seul et unique cycle...
Malgré ces différences fondamentales, le bouddhisme né 500 ans avant notre ère au nord de l'Inde s'implanta discrètement très tôt en Mongolie. Sa présence est attestée dès le début du 4ème siècle par les titres bouddhistes honoraires conférés à certains de ses aristocrates, tandis que le peuple Mongol continuait à suivre les pratiques ancestrales chamanistes. (ci-contre Erdenalai)
Plus tard, entre le 13éme siècle et le 14ème, lorsque Khubilaï Khan, petit fils de Gengis Khan et fondateur de la dynastie Yuan en Chine, envahit le Tibet, le bouddhisme redevint religion officielle sous l'autorité de Lama Pagva.
Mais c'est à partir de 1750 sous le règne du prince Altan Khan que le bouddhisme s'impose. Altan rencontre Sonam Gyatso, chef spirituel du Tibet avec qui il est en guerre. Mais ce hiérarque et moine bouddhiste le convertit, et se voit décerner par le Khan le titre de 3e “Dalaï Lama”, ce qui signifie en Mongol “Océan de Sagesse”, titre qui est appliqué rétrospectivement à ses deux prédécesseurs. Altan Khan et son épouse Sanniangzi, se convertissent au bouddhisme. Ils établissent en 1581 un monastère fortifié construit en briques bleues qu'ils nomment Hohhot, un mot qui en Mongol veut dire “ville bleue”. (La ville deviendra en 1947 la capitale de la région autonome de Mongolie-Intérieure.)
De ce moment datent les constructions de monastères en Mongolie. Un prosélytisme intense, des persécutions aussi, provoquèrent des conversions massives. Cependant le bouddhisme dut composer avec les croyances chamaniques traditionnelles.
C'est ainsi que les divinités chamaniques, adoptées par les bouddhistes, sont assimilées aux “protecteurs de la Loi” , que la détermination des jours propices devient le fait des lamas qui prennent le relais des chamanes en leur empruntant leurs pratiques, ou encore que les Ovoos chamaniques, résidences des esprits et lien - de par leur forme - entre la terre et le ciel, reçurent les Khadag, ces drapeaux qui dispersent la prière bouddhiste dans le vent et la portent aux dieux...
Un équilibre s'établit. Des populations se sédentarisèrent autour des monastères. Les grandes villes ont été fondées autour de grand “Khuree” de “grands cercles”.
Durant la période communiste, la plupart des monastères furent rasés, les moines furent déportés ou tués lors de purges. Ce n’est que depuis 1990 avec l’arrivée de la démocratie, et la liberté religieuse proclamée en 1994 que l’on voit restaurer des monastères et réapparaitre des lamas.
Le monastère de Gandan à Oulan Bator abrite une statue du Bodhisattava de la compassion de plus de 26 mètres de haut, renfermant 2 tonnes d'herbes médicinales, des sutras et des tissus couverts de mantra. Les pèlerins se pressent. Un nouveau cercle d'existence s'est ouvert.
Bravo pour ce magnifique tracé à travers l'Europe et l'Asie, votre aventure me fait rêver !
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