L'Altaï est le massif montagneux le plus important de l'Eurasie. Son nom signifie « doré » en mongol. Certains sommets culminent à 4500 mètres. Ce massif est longé au Sud par les Tian Shan et la dépression aride de Dzougarie, à l'Ouest par le fleuve Ili qui se jette dans le lac Balkhash, et au Nord par les monts Sain en Sibérie et Mongolie.
Ce sont des lieux pleins de force sacrée et de mystère. Et ces montagnes ne constituèrent pas un obstacle pour les civilisations qui au contraire s’y établirent.. Les archéologues prouvent que les premiers peuplement connus eurent lieu au paléolithique (50 000 ans AV JC) mais c'est au cours du second millénaire, à l'âge du bronze (2500 AV JC) que se répandit le phénomène culturel dit des « tombes à rondins » des steppes européennes dont certaines parfaitement conservées par le froid sont parvenues jusqu'à nous. |
La fin de l'âge du bronze marquera un tournant culturel caractérisé par l'essor du nomadisme pastoral, et par un graphisme particulier : le style animalier scytho-sibérien également appelé « art des steppes ».
Le monde des cavaliers de la steppe est couramment appelé SAKA, terme emprunté aux sources perses achéménides. Ils furent en rapport aussi bien avec les empires perse et chinois. Les successeurs les plus connus des Saka furent les Huns, les Xiongnu, puis les Turks dont la légende rapporte qu'ils furent issus de l'Altaï avant de se répandre de la Chine au Bosphore.
Ces cultures ont pour point commun la capacité à vivre en nombre dans un milieu sans exploitation agricole. Elles surent se développer en exploitant les grasses pâtures et les giboyeux terrains de chasse. De plus l'exploitation des métaux et notamment l'or donnera lieu à des créations caractéristiques .
L'archéologie funéraire d’une part, l'étude de l'art rupestre d’autre part nous apportent de riches témoignages sur ces anciennes civilisations.
Des tombes gelées furent découvertes avec des corps momifiés , des chevaux sacrifiés conservés par les glaces du pergélisol et du mobilier funéraire, des tissus, des bijoux. Ces découvertes permettent une caractérisation génétique des populations et surtout leur mise en perspective avec celles réalisées sur un territoire plus vaste. On en conclue que des communications ininterrompues ont existé selon un axe Nord Sud entre l'Asie centrale et les régions méridionales depuis le chalcolithique (2500 AV JC) jusqu’aux environs du début de notre ère.
Les archéologues sont parvenus à un classement des pétroglyphes selon les époques. Chalcolithique:
On observe des pétroglyphes de grande taille représentant des animaux (cervidés, caprinés, ursidés) mais sans structure narrative.
On observe également des « stèles » qui portent des sortes de visage ou de mascoïde. Selon un premier type d'interprétation ces pétroglyphes appartiennent à une culture indo-européenne et toute tête rayonnante peut être identifiée à Mitra la divinité solaire des indo-iraniens. Selon un second type d'interprétation, vue cette fois comme emplumées ou cornues sont celles de divinités ou de chamanes portant les coiffures de leur rang.
Age du bronze (II millénaire).On relève parmi une grande variété d'images de nombreuses figures de chars parfois seuls , parfois accompagné d'autres figures. Seraient-ce les Indo Aryens en route vers l'Inde? On observe également des compositions narratives avec bœufs bâtés accompagnant des personnages, mais également des chasses à l'auroch, à pied, avec arcs et chiens.
Age du fer (X siècles AV JC) C'est l'époque des kourganes géant dans lesquels on inhumait avec leur richesse et leurs chevaux les grands chefs Saka. On trouve à proximité les stèles dites « pierres à cerf ». Elles portent sculptées des images d'armes mais aussi d'animaux dans un style animalier scytho-sibérien. Le cerf subit toutes sortes de transformations stylistiques, cerfs volants, cerfs dressés sur les pattes. Le sanglier est également un motif favori de cet art comme le cheval cornu.
Cet art des pétroglyphes Saka qui se répandit jusque dans l'Himalaya est celui des grands pasteurs nomades et néanmoins remarquables métallurgistes.
Altaï – Lac Issykool |
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